Clément Guiet, le grand frère du tapis vert
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- Clément Guiet, le grand frère du tapis vert
Publié le 06/02/2016 à 05:35 | Mis à jour le 01/06/2017 à 19:38
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Alors que la nuit n’a pas encore totalement enveloppé la rue Cugnot, au sud de la ville, une ambiance feutrée règne dans la salle du Billard-Club de Joué. Certains passionnés taquinent les billes depuis plusieurs heures en cette fin d’après-midi tandis que quelques membres du club viennent tout juste d’arriver pour s’exercer après leur journée de travail.
Non loin de leurs aînés, deux jeunes joueurs détonnent dans le paysage. Le regard rivé sur leurs tables de billard, Bastien et Mathis répètent avec application les exercices inscrits sur leurs cahiers. D’une difficulté progressive, ces derniers doivent leur permettre d’améliorer leur technique et leurs stratégies, pour aborder aux mieux les futures compétitions.
Des élèves passionnés mais peu nombreux
A côté d’eux, Clément Guiet, animateur du BCJ, les observe attentivement, distillant conseils et encouragements. La voix est posée, calme, assurée. « Recommence ton exercice en te donnant à fond sur chaque coup et ça devrait aller tout seul », glisse-t-il à Mathis, onze ans, qui vient de réaliser une prestation mitigée.
Celui qui se décrit comme un « bénévole à temps plein »est un des membres actifs du club. « J’ai arrêté de travailler car je perdais de l’argent. En effet, je suis déficient visuel et je touche l’aide aux adultes handicapés. Je peux donc me consacrer uniquement au développement du billard et du club. »
L’une de ses missions préférées est de s’occuper de l’école de billard. Le lundi, Clément Guiet accueille ainsi des groupes de l’institut médico-éducatif de l’Eveil. Le mardi, c’est au tour des adultes et des deux joueurs handicapés de l’école de venir s’exercer alors que le mercredi est consacré aux jeunes.
Ces derniers, justement, ne sont que trois à venir régulièrement aux cours. « J’ai eu jusqu’à six ou sept jeunes au maximum », explique Clément Guiet tout en rappelant que le projet de nouveaux locaux en centre-ville permettrait d’en attirer d’autres et de nouer des partenariats durables avec les écoles, dont les élèves n’auraient pas à parcourir plusieurs kilomètres pour s’initier au billard.
D’autant que les jeunes, au même titre que les joueurs en situation de handicap, font partie des axes principaux de développement du club. « Le but est de leur montrer que le billard est accessible et qu’on peut se faire plaisir en pratiquant ce sport. »
Les jeunes joueurs rencontrés au repère du club en sont persuadés. « C’est un des sports que je préfère car c’est le seul où je ne m’ennuie pas, explique Mathis. J’aime bien réussir des exercices compliqués et le billard me permet de me canaliser. »
Bastien, lui, met en avant les efforts de concentration et de réflexion que requiert cette discipline. Difficile d’ailleurs pour lui de quitter la salle ce soir-là. « J’ai encore un exercice à finir ! », lance le joueur de quinze ans à son entraîneur qui vient de lui demander de stopper la séance. « Ce n’est pas exceptionnel ?, s’exclame Clément Guiet, ils ne veulent même pas s’arrêter. »La relève est assurée.
Sébastien Bussière

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